le Lundi 16 septembre 2024
le Jeudi 7 mars 2024 7:51 Actualités

Une virée au Yukon pour parfaire un spectacle de marionnettes

Ce ne sont pas les températures extrêmes qui ont arrêté Mallory Patte-Serrano et Thomas Wartel de sortir leurs marionnettes d’objets recyclés à -40 degrés pour un spectacle en l’honneur des 25 ans de l’institution KIAC (Klondike Institute of Art and Culture), à Dawson. — Photo :  Thierry Guenez
Ce ne sont pas les températures extrêmes qui ont arrêté Mallory Patte-Serrano et Thomas Wartel de sortir leurs marionnettes d’objets recyclés à -40 degrés pour un spectacle en l’honneur des 25 ans de l’institution KIAC (Klondike Institute of Art and Culture), à Dawson.
Photo : Thierry Guenez
Mallory Patte-Serrano, de la compagnie l’Enjeu Collectif, a entraîné son collègue marionnettiste, Thomas Wartel, dans une tournée de spectacles de marionnettes d’objets recyclés à Dawson et à Whitehorse.

Mallory Patte-Serrano et Thomas Wartel sont tous les deux originaires de France. Ils travaillent ensemble en Europe et ailleurs depuis presque cinq ans. Ils continueront à développer leur fabuleux spectacle de marionnettes en France. Vous pouvez suivre leurs progrès sur la page Facebook de l’Enjeu Collectif facebook.com/lenjeucollectif.

Photo : Rébecca Fico

Mallory Patte-Serrano, metteuse en scène d’origine française, gère L’Enjeu Collectif depuis près de 20 ans. L’Enjeu Collectif regroupe des artistes pluridisciplinaires qui « investissent l’espace public » en donnant des spectacles et des prestations artistiques en tous genres.

L’objectif du groupe est de promouvoir la littérature et la poésie, que ce soit au théâtre, dans les galeries d’arts de rue, dans les écoles et même dans les cafés. Sa rencontre avec Thomas Wartel, marionnettiste français et fabricant de marionnettes, a donné à Mallory Patte-Serrano l’idée de créer un spectacle de marionnettes.

« Je crée des spectacles pluridisciplinaires, mais c’est le premier projet que je mène avec des marionnettes », explique-t-elle. Mallory Patte-Serrano et Thomas Wartel ont finalement décidé de combiner leurs expertises en montant un spectacle unique de marionnettes et en venant ensuite le tester au Yukon. Cette idée est de Mallory Patte-Serrano, qui a déjà vécu à Dawson pendant plus d’un an.

« J’ai été employée dans des cafés, je travaillais au casino. J’ai travaillé surtout dans des entreprises de services pour gagner ma vie, mais j’ai aussi fait beaucoup de musique, de spectacles et j’ai rencontré beaucoup d’artistes. Je suis partie il y a quelques années, mais mon cœur est quand même un peu resté au Yukon, alors je reviens régulièrement. J’ai fait découvrir le territoire à Thomas. Il a beaucoup aimé [ça ici] aussi, alors c’est la deuxième fois qu’on revient. [Cette fois], pour ce projet, on était ici pendant deux mois et demi. Il y avait plein de choses qui nous inspiraient! »

Les marionnettes bravent le froid

Thomas Wartel est marionnettiste depuis environ seize ans. Il raconte qu’il a commencé sa carrière « un peu par hasard. »

« J’étais déjà un peu dans le spectacle. Je faisais de la jonglerie, des petites choses comme ça. Et un jour, un marionnettiste m’a proposé de travailler avec lui. J’ai donc appris avec quelqu’un qui faisait des spectacles depuis longtemps. »

Thomas Wartel et Mallory Patte-Serrano se sont rencontrés dans un lieu d’événements où ce dernier travaillait. Ils œuvrent ensemble depuis presque cinq ans. Les spectacles sur les scènes du Yukon étaient des productions plutôt courtes, qui mettaient en valeur trois marionnettes fabriquées par Thomas Wartel et construites seulement avec de vieux objets recyclés et détournés de leurs usages habituels.

« C’est vraiment inscrit en moi : rien ne se jette, tout se transforme », explique Thomas Wartel. « On aimait bien l’idée de n’utiliser que des objets recyclés », affirme Mallory Patte-Serrano. « Cet univers-là nous intéresse. Un univers où on prend de vieilles choses usées qui ont déjà vécu et où on leur propose une nouvelle vie. »

Les deux artistes ont présenté leur spectacle dans plusieurs garderies et écoles à Dawson ainsi qu’à Whitehorse. À Dawson, ils ont aussi joué dans le cadre de l’anniversaire des 25 ans du Klondike Institute of Art and Culture (KIAC).

« On est restés à Dawson pendant un mois. On y a rencontré Annie Maheux et je crois que c’était une très belle rencontre. C’est elle qui a été notre lien avec KIAC. Elle a présenté notre projet auprès du conseil de l’institution et ils ont permis qu’on présente notre spectacle dans le cadre de leur festival (s)hiver, qui avait lieu pour l’inauguration de leurs 25 ans », raconte Mallory Patte-Serrano. Le spectacle avait lieu à l’extérieur, sous une température de -40 degrés.

« Ça, c’était vraiment notre défi du voyage », pouffe Mallory Patte-Serrano.

L’œuvre mettant en scène les marionnettes inclut également de la musique et des bruitages, mais n’a pas de paroles. « On veut que ça reste international, que chaque personne, peu importe la langue qu’il ou elle parle, puisse comprendre ce qui se passe pendant le spectacle », explique Mallory Patte-Serrano.

Expérience réussie!

« Ça y est, on est à la fin de notre séjour », décrit Mallory Patte-Serrano. « En arrivant ici, notre projet était surtout de travailler sur des petites parties du spectacle […], sur une petite performance et de la jouer. Je dirais qu’on a atteint notre objectif, car on a pu travailler et ensuite jouer, que ce soit pour les plus jeunes ou pour les plus grands. »

« On a pu se recentrer dans cet endroit propice au rêve et à l’imagination, où on a pu se concentrer sur la marionnette, sans aucune distraction », décrit Thomas Wartel. Les deux artistes expliquent que le voyage à Whitehorse était surtout une étape pour assembler leur grande mise en scène en France, avec « le reste du décor. »

« Je dirais qu’on a encore du travail pour une année, mais on aime bien l’idée d’un spectacle court, alors je crois qu’on va continuer à diffuser dans des écoles et dans des garderies », affirme Mallory Patte-Serrano.

Le marionnettiste est comblé par son expérience. « C’était l’aventure! On est arrivés avec notre sac à dos, on est allés à la rencontre des gens […] Il n’y avait vraiment rien de prévu, on est juste venus et on a joué sur place. Ça faisait longtemps qu’on voulait faire ça », raconte Thomas Wartel.

Le duo repartira bientôt pour la France, où il continuera à travailler à son grand projet final.

Rébecca Fico, 14 ans, est Journaliste en herbe pour l’Aurore boréale.