D’aventures, d’engagement et de passion. Un triptyque qui pourrait résumer la vie de Louise-Hélène Villeneuve depuis son arrivée au Yukon. Entrepreneure, présidente des Essentielles pendant plus de neuf ans ou encore directrice de la Garderie du petit cheval blanc durant cinq ans, la jeune femme s’est engagée à différents niveaux dans la communauté. En pleine pandémie, elle a fait le pari d’agrémenter ce parcours d’une touche plus personnelle : la préparation d’un voyage familial de deux ans et demi sur un voilier.
Tenter l’aventure, contre vents et marées
Attirée par l’eau depuis son plus jeune âge, Louise-Hélène Villeneuve a grandi au bord du lac Kénogami, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, au Québec. Lorsqu’elle a rencontré Jaret Slipp, qui est devenu son conjoint, elle a découvert un passionné de voile qui s’apprêtait à quitter le Yukon pour une course à la voile en Grenade. Les deux adeptes ont finalement fondé une famille, au Yukon, tout en nourrissant l’envie de pouvoir, un jour, vivre sur l’eau.
Au fil des ans, le projet a pris forme. Animés par un rêve commun, Louise-Hélène et Jaret se sont lancés dans une préparation de longue haleine, en quête du voilier qui leur permettrait de réaliser leur rêve. Cours de natation pour les enfants, formation à la navigation pour les parents, organisation d’un budget rigoureux, ou encore coaching personnalisé, rien n’a été laissé au hasard.
« Ça prend beaucoup de planification, beaucoup d’organisation une vie sur un voilier. On y a passé beaucoup de temps, on a fait des économies et l’on a décidé de croire au concept de mini-retraite », souligne la Yukonnaise.
Soutenus dans leur recherche et leur préparation par une famille de navigants, Louise-Hélène et son conjoint ont commencé à dessiner les contours d’un navire qui pourrait leur permettre de prendre les voiles sereinement. Miser sur l’indépendance du bateau en matière d’énergie, sélectionner l’option d’un osmoseur pour transformer l’eau de mer en eau douce ou encore choisir l’installation d’une plateforme pour nager en sécurité avec les enfants : chaque détail était pensé pour veiller au confort de toute la famille.

Louise-Hélène Villeneuve et Jaret Slipp avec leurs deux filles Céleste et Fiona.
Et c’est en pleine pandémie que l’occasion s’est finalement présentée. Convaincue qu’il fallait saisir cette chance, la petite famille s’est envolée vers la Grenade dans l’avant-dernier vol direct en provenance du Canada.
« En arrivant, nous avons visité plusieurs voiliers et nous avons finalement trouvé le nôtre, Lupine. Nous sommes restés quelques semaines dans la marina pour nous préparer. Nous étions tentés d’attendre avant de partir, car il y a toujours des choses à faire sur un bateau, mais nous avons finalement pris la mer ! » explique-t-elle.
Voyager au cœur d’une nouvelle communauté
Entre quelques cours de l’école Nomade et des sorties entre amis de la voile, l’équipage a navigué entre Saint-Vincent et Les Grenadines. La Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy ou encore les îles vierges américaines font partie de leurs découvertes.
« On passait littéralement toutes nos journées dehors. C’était un beau privilège de passer, ensemble, du temps de qualité. Nous avons créé un beau lien, en étant toujours ensemble, je dois dire que l’on se connaît mieux. Nous nous sommes rapprochés de nos enfants », ajoute-t-elle.
Au cœur d’une communauté de navigateurs et navigatrices très marquée, le périple s’est poursuivi à Puerto Rico, en République dominicaine, dans les îles Caïmans ou encore à Cuba.
« Nous avons découvert une véritable communauté de gens qui naviguaient. Ce ne sont pas les gens retraités que nous pouvons imaginer, il y a énormément de familles. Des familles qui vivent des choses similaires et qui ont envie de partager, d’échanger », décrit-elle.
Après avoir découvert le Guatemela et le Bélize, l’équipe a finalement posé l’ancre au Mexique après deux ans et demi d’aventure.
« Ce voyage m’a appris que… c’est possible ! On avait un projet et on s’est prouvé qu’on pouvait le faire ! On a appris beaucoup de choses et je crois que l’on rentre avec l’envie de continuer de faire vivre ce genre de choses à nos enfants, mais aussi avec l’envie de partager notre expérience avec d’autres familles qui voudraient se lancer », conclut-elle.
Louise-Hélène, Jaret, Fiona et Céleste seront de retour à Whitehorse durant l’été, prêts à partager leurs valises de souvenirs.