le Mardi 30 mai 2023
le Jeudi 6 avril 2023 7:50 | mis à jour le 12 avril 2023 11:38 Éditoriaux

Pression

  Photo : Maryne Dumaine
Photo : Maryne Dumaine

Les fins mars se succèdent et… elles se ressemblent souvent!

Selon des données de Statistique Canada, il y avait environ 2 500 employé·e·s dans le secteur sans but lucratif au Yukon en 2021, ce qui représentait environ 8,5 % de l’ensemble de la main-d’œuvre du territoire. Alors la pression des fins d’années fiscales, je pense que beaucoup la connaissent! Et si on englobe également les bénévoles, le chiffre grimpe, bien entendu.

En 2020, un article de CBC annonçait qu’il existait 850 organismes sans but lucratif, soit un ratio de 1 pour 49 personnes résidant au territoire cette année-là. Ça en fait des organismes à gérer! À noter aussi que, selon une autre étude, de Imagine Canada, 79 % de ces emplois étaient assurés par des femmes.

Tout le monde n’a pas pu profiter des congés scolaires du printemps pour se relaxer et décompresser, car tout se présente en même temps, en mars. Rapports de fins de subventions, dépôt des prochains projets, dépenses des excédents ou plan pour combler les déficits, rapports annuels à préparer, plan d’embauches pour les nouveaux emplois subventionnés qui commencent en avril, alors que certains n’ont d’ailleurs été confirmés que quelques jours plus tôt…

La pression printanière, c’est un concept complexe, présent dans plusieurs sphères de nos vies. Et ce n’est pas que sur la glace du fleuve qu’elle se fait sentir!

Si ces statistiques démontrent que beaucoup subissent de la pression dans leur milieu professionnel ou bénévole, elle existe aussi dans d’autres sphères. À l’école, dans nos relations personnelles ou dans la société en général, nous sommes souvent soumis à une pression pour réussir, nous conformer à des normes et des attentes, et pour être à la hauteur des attentes des autres…

Au printemps, à l’image de la glace qui rompt sous la pression de l’eau, nous vivons nous aussi des changements de rythmes ou d’états (d’âme). De nouveaux projets se dessinent, des pages se tournent parfois… Alors que je venais d’arriver au Canada, je me souviens que mes ami·e·s de l’université m’avaient expliqué le concept du « spring break », qui désignait à la fois leurs congés tant attendus et la saison des ruptures printanières, à l’image des lacs et des rivières!

Certes, un peu de pression peut être source de motivation et de dépassement de soi, mais ça peut aussi être source de stress, d’anxiété et de souffrance psychologique.

Puisque le printemps est aussi synonyme de températures plus clémentes et du retour de la lumière, profitons-en pour faire des bains de nature. Il a été prouvé que c’est efficace contre le stress, et les médecins peuvent même en prescrire! N’oublions pas de prendre des pauses régulières, de nous concentrer sur notre respiration, et de passer du temps de qualité avec nos proches.

En tant qu’êtres humains, nous avons tous des défis, des limites et des épreuves à surmonter. Mais si dame Nature aussi subit de la pression, c’est qu’on n’est pas les seul·e·s dans ce bateau. Alors, n’oublions pas de nous donner de la compassion et de la patience.

Et pour ce qui est de prendre des pauses, ça tombe bien, il y a une longue fin de semaine qui approche à grands pas. Profitons-en pour faire comme dans la série de Simon d’Amours : c’est le bon moment pour aller jouer dehors!

Bonne lecture.