le Mardi 30 mai 2023
le Jeudi 23 mars 2023 7:50 Francophonie

La Fondation boréale répond au manque critique d’engagement

En dormance depuis maintenant cinq ans, la Fondation boréale nécessite plus que jamais un regain d’intérêt auprès de la communauté pour réussir à se sortir de son inertie. Conscients de la situation, certains organismes communautaires répondent à l’appel, mais l’avenir de la fondation reste imprécis.

Au moment de sa création il y a 18 ans, l’objectif central de la Fondation boréale était de créer un organisme de charité francophone qui permettrait de remettre des bourses à la Franco-Yukonnie.

« Le concept de cette fondation-là, c’est qu’il y a une somme d’argent qui est investie, donc il y a un capital qui est investi, et les intérêts sur ces sommes-là sont versés en bourses sur une base annuelle », explique François Picard, secrétaire-trésorier pour la Fondation boréale de 2018 à 2023.

En 2018, la fondation avait accumulé un capital suffisant pour commencer à verser des bourses, mais les différentes consultations tenues auprès de la communauté pour préciser les objectifs de l’organisme n’ont pas été concluantes et la fondation est alors tombée en dormance.

Un manque criant de personnel

Il y a deux ans, une tentative de réanimation de la fondation a été lancée et un nouveau conseil d’administration a été élu. Les efforts alors déployés n’ont toutefois pas su raviver l’organisme.

Le problème qui persiste est le manque d’intérêt et de personnel pour faire fonctionner l’organisme. « Il y a plein de potentiel, il n’y a juste pas les gens pour réaliser ce plein potentiel-là en ce moment », déplore François Picard.

François Picard.

Photo : Archives A.B.

« C’est sûr qu’après cinq ans de dormance, l’organisme n’a pas la visibilité. C’est clair que c’est un cercle vicieux à partir du moment où l’organisme est en dormance, il n’est pas visible, pas présent dans la communauté, alors c’est difficile pour les gens d’avoir un intérêt pour s’impliquer », remarque-t-il.

Appel à la relève

« Beaucoup d’entre nous qui sommes encore au CA le sont un peu par défaut. Dans mon cas, ça fait plus de cinq ans que j’ai voulu passer le flambeau, mais il n’y avait personne pour le prendre. On fait ce qu’on peut pour garder l’organisme en vie, pour garder le CA », partage François Picard.

La Fondation boréale tente néanmoins toujours d’assurer la succession : « On a contacté nos anciens membres et on a aussi contacté différents acteurs de la communauté francophone au Yukon pour vraiment envoyer un message comme quoi il y a un besoin d’amener de nouvelles personnes pour prendre la relève et pour décider ce que seront les prochains chapitres de l’existence de la fondation. »

Le milieu communautaire comme dernier recours

La Fondation boréale a tenu une assemblée générale pour l’année financière 2021 – 2022 le 15 mars dernier, dans l’espoir de voir une implication accrue au niveau de la francophonie.

Dans le but de sauver l’organisation et de préserver les efforts investis, certains membres d’organismes communautaires se sont rassemblés pour former un nouveau CA et se sont portés volontaires pour soutenir la fondation et occuper leur poste temporairement, dans l’attente de nouveaux membres intéressés. Yann Herry a été élu à la présidence, et Patricia Brennan occupera le poste de secrétaire-trésorière.

De grandes possibilités

Si l’implication manque pour revitaliser la Fondation boréale, les ressources sont quant à elles déjà disponibles.

« C’est une page blanche, donc il y a vraiment la place pour la créativité, pour amener une belle direction, qui sera le reflet de la volonté d’un nouveau conseil d’administration. Ça va vraiment dépendre des gens et de leurs motivations, mais au niveau des ressources il y a le capital qui est requis pour commencer le versement de bourses », affirme François Picard.

Une assemblée générale aura lieu en juin 2023 pour clore l’année financière 2022 – 2023. Ce pourrait bien être un tournant décisif pour l’organisation.