le Mercredi 29 mars 2023
le Jeudi 9 mars 2023 7:55 | mis à jour le 14 mars 2023 12:17 Société

Continuer l’activisme, tant qu’il le faudra

L’exposition FEMMES est présentée jusqu’au 30 mars dans les locaux des Essentielles, au centre-ville de Whitehorse. — Photo : Laurie Trottier
L’exposition FEMMES est présentée jusqu’au 30 mars dans les locaux des Essentielles, au centre-ville de Whitehorse.
Photo : Laurie Trottier
Une série d’événements est organisée au Yukon tout au long du mois en lien avec la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. Pour les organisations féministes du territoire, c’est l’occasion de rappeler que l’égalité des genres n’est pas encore acquise au Canada.

Ce texte est suivi d’une capsule « Lecture simple ».

60 % des personnes qui souffrent de la faim dans le monde sont des femmes. Les femmes sont surreprésentées dans les 20 professions les moins bien payées. Trois plaintes pour agressions sexuelles sur 1 000 se terminent par une condamnation. Ce sont quelques-uns des messages que Charlie-Rose Pelletier, agente de mobilisation chez Les Essentielles, a inscrits sur des vitrines au centre-ville de Whitehorse, en marge du 8 mars. « Le but est de créer des tatouages urbains en marquant des phrases inspirantes ou des statistiques choquantes sur les établissements et les commerces ciblés, pour ne pas que la journée tombe dans l’oubli », explique-t-elle.

Exposition féministe

Le temps d’un mois, tout un mur du local des Essentielles est consacré à FEMMES, une exposition collective rassemblant les talents de plusieurs artistes yukonnaises. Les contributions de Emilie Major-Parent, Aurore Favier, Lucie et Alida (Northern Wild Heart) et Maya Chartier y sont mises à l’honneur. Pour l’occasion, Maya Chartier, alias Akassiyah, expose une peinture qu’elle a créée il y a quelques années. « C’est une sirène autour d’un soleil et l’arrière-plan est l’espace. Il y a des étoiles et la phrase est “God is a woman”. Il y a aussi des roses qui représentent la féminité », explique la Québécoise d’origine. Pour celle qui a été élevée dans une famille religieuse, la phrase choisie lance un message fort. « Pour moi, d’[écrire] ça, ça sert à contrebalancer ces idées reçues auxquelles je n’adhère pas », lance Maya Chartier, en faisant référence aux idéologies patriarcales de la religion chrétienne.

L’exposition sera présentée jusqu’au 30 mars dans les locaux de l’organisme Les Essentielles. « Pour nous, c’était une façon de mettre ces artistes de l’avant, de les encourager parce qu’elles vont pouvoir vendre leurs œuvres et de les faire connaître, parce qu’il y a des artistes plus méconnues », souligne Charlie-Rose Pelletier.

Selon Charlie-Rose Pelletier, les organismes féministes font face à un défi de mobilisation depuis la pandémie. En écrivant dans les vitrines au centre-ville, cette dernière espère réussir à conscientiser la population sur les enjeux en matière d’équité de genre au Canada et dans le monde.

Photo : Jonathan Desrosiers

Diversité corporelle et écart salarial en tête d’affiche

Un seul thème ne suffisait pas pour cette Journée internationale des droits des femmes, célébrée à l’échelle internationale. Les Essentielles, qui défendent les droits des femmes francophones au territoire, ont donc aussi choisi de parler de diversité corporelle sur les ondes de CBC North, le 4 mars dernier, dans le cadre de l’émission Rencontres. « En ce moment, on observe un retour aux normes de minceur dans l’industrie de la mode et de la publicité, et on voulait parler de ce sujet-là qui est quand même assez important », précise Charlie-Rose Pelletier.

En partenariat avec l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne, l’organisme féministe crée également une série de publications informatives sur les médias sociaux sur le thème de l’équité salariale. « Pour chaque dollar obtenu par les hommes, les femmes gagnent 89 sous, les femmes racisées 67 sous, les femmes autochtones 65 sous et les femmes vivant avec un handicap 54 sous », annonce une des publications sur le compte Instagram des Essentielles.

C’est dans ces informations choc que réside d’ailleurs toute l’importance d’une telle journée, selon Charlie-Rose Pelletier : « La journée ne sera plus pertinente quand on aura une vraie égalité et équité. Quand on dit “féministe tant qu’il le faudra”, c’est exactement ça ».

Un tirage pour célébrer la diversité corporelle est également organisé par l’organisme Les Essentielles. Toutes les informations se trouvent sur ses réseaux sociaux.

Quant au Centre des femmes Victoria Faulkner, l’équipe invitait les personnes intéressées à venir célébrer les femmes en ajoutant leur grain de sel à une fresque féministe sur un des murs de leurs locaux. Les photos du résultat ont été publiées le 8 mars.

 

LECTURE SIMPLE

Journée internationale des droits des femmes

 

Une journée des droits des femmes… pourquoi?

Le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes. Elle vise à souligner les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles à travers le monde. La journée sert aussi de rappel que l’équité des genres n’est pas encore atteinte.

L’équité des genres, c’est un principe qui souhaite corriger les inégalités entre les genres. Pour ce faire, il faut parfois traiter différemment les hommes et les femmes, pour atteindre cette égalité.

Encore importante, cette journée?

Selon les organisations féministes du pays, il y a encore du travail à faire pour atteindre l’égalité des genres au Canada. Par exemple, selon l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne, chaque fois qu’un homme gagne 1 dollar, une femme est payée 89 sous pour le même travail. Une des façons pour que la situation change est de faire de la sensibilisation.