le Jeudi 30 mars 2023
le Jeudi 12 janvier 2023 8:00 | mis à jour le 17 janvier 2023 12:37 Francophonie

Marie-Hélène Comeau reconnue pour l’influence de son travail

Marie-Hélène Comeau, artiste multi-disciplinaire yukonnaise, fait rayonner la francophonie au Canada mais aussi à l’international. — Photo : Archives AB
Marie-Hélène Comeau, artiste multi-disciplinaire yukonnaise, fait rayonner la francophonie au Canada mais aussi à l’international.
Photo : Archives AB
Marie-Hélène Comeau, artiste franco-yukonnaise, figure au palmarès des dix personnalités influentes de la francophonie canadienne de l’année 2022. « Je suis flattée que quelque part, le travail que je fais ne passe pas inaperçu », a confié Marie-Hélène Comeau en entrevue.

Tous les ans depuis 2015, Francopresse dévoile un palmarès des personnalités influentes de la francophonie canadienne. Cette année, Marie-Hélène Comeau figure parmi celles et ceux qui se sont démarqués par leur influence positive sur la francophonie du pays dans des secteurs variés.

Artiste dans l’âme

Marie-Hélène Comeau a été reconnue pour son implication à travers l’art communautaire, essentiel à la vitalité de la francophonie.

Arrivée au Yukon en 1992 pour être monitrice de français dans les écoles, son histoire va sans dire : elle est tombée amoureuse du territoire et a décidé de s’y établir.

Elle détient une maîtrise en anthropologie, un baccalauréat en arts visuels et médiatiques ainsi qu’un doctorat en études et pratique des arts. Marie-Hélène Comeau a été journaliste à l’Aurore boréale pendant plusieurs années, sans jamais arrêter de pratiquer son art. Elle a ensuite pris la décision d’être artiste à temps plein. « J’ai une pratique d’art. Je donne aussi des ateliers d’art dans les écoles et des ateliers avec la Caravane des dix mots », détaille-t-elle.

Elle a réalisé plus d’une vingtaine d’expositions artistiques aux quatre coins du territoire et a dirigé des ateliers d’arts plastiques dans les écoles à maintes reprises.

La Caravane des dix mots

Marie-Hélène Comeau s’est bénévolement impliquée pour que le projet de la Caravane des dix mots voie le jour ici au Yukon, avec l’aide de l’Association franco-yukonnaise. Il s’agit d’un projet artistique portant sur la langue française et les nombreuses façons dont elle peut être interprétée.

« C’est dix mots en français qui sont choisis chaque année par l’Académie française et d’autres personnes. Ils invitent ensuite des artistes francophones et francophiles de la planète à s’emparer de ces dix mots-là et à faire des projets d’art avec leur communauté », explique Marie-Hélène Comeau, qui travaille sur ce projet depuis près d’une dizaine d’années.

Ce projet l’a amenée notamment à faire rayonner le Yukon jusqu’à Madagascar. En effet, l’année où elle avait entouré l’École Émilie-Tremblay de centaines de drapeaux tous inspirés du mot « Nomade », plusieurs de ces fanions avaient été confectionnés par des jeunes des écoles malgaches.

Projet artistique émergeant de la recherche sur l’identité franco-yukonnaise.

Photo : Marie-Hélène Comeau

L’identité franco-yukonnaise

Marie-Hélène Comeau est également l’autrice d’une recherche sur l’identité franco-yukonnaise, son sujet de thèse de doctorat. En retournant au Québec après s’être installée au Yukon, des questionnements identitaires ont émergé chez elle et l’ont motivée à étudier le sujet plus en détail.

« Comme j’avais une formation en anthropologie et en art, je me suis dit que j’allais amalgamer les deux et faire un projet d’art, où il allait y avoir des données sociales intéressantes qui en sortiraient », a-t-elle alors pensé.

Dans le cadre de sa recherche, Marie-Hélène Comeau a donné des ateliers d’art sur une période de deux mois à dix femmes franco-yukonnaises ayant quitté leur région d’origine (du Canada ou d’ailleurs) pour s’établir au Yukon. « Je les ai accompagnées pour qu’elles créent une œuvre qui allait parler de leur vie. » Les participantes devaient incorporer à leur projet d’art un objet du quotidien qu’elles avaient apporté avec elles de leur région d’origine et un objet du quotidien qui leur venait du Yukon.

Après les deux mois de création, Marie-Hélène Comeau s’est entretenue avec chacune d’entre elles. « L’art a permis de faire émerger leur histoire personnelle », affirme-t-elle.

Figurer au palmarès

« J’adore faire ce que je fais. J’adore intégrer l’art aux projets communautaires. Faire de l’art communautaire, ça me nourrit beaucoup. Donc je ne fais pas ça pour avoir une reconnaissance, mais quand elle arrive, c’est flatteur! », affirme Marie-Hélène Comeau, ravie de faire partie de cette sélection.