Dimanche, 16 h. Charlie-Rose Pelletier se prépare pour son match de basketball, qui débute sous peu à l’École secondaire catholique St. Francis of Assisi. Elle y rejoindra alors ses sept coéquipières afin de disputer un match dans le cadre de la ligue de basketball féminin pour adultes.
Mercredi, 19 h. Théo Lestage-Rousseau prend une gorgée d’eau entre deux joutes enflammées de spikeball – ou roundnet – au Centre des Jeux du Canada (CJC). Il y passera deux heures, en compagnie d’une douzaine de personnes.
Jeudi, 20 h. Alyson Tremblay-Brochu reprend son souffle pendant une partie de squash, au terrain de Better Bodies. Celle qui a troqué le tennis pour ce sport d’intérieur le temps d’un hiver est fière de son amélioration depuis qu’elle a rejoint la ligue de Squash Yukon.
Pour plusieurs, jouer, c’est vital. Et au Yukon, les ligues intérieures permettent aux personnes nouvellement arrivées de développer un sentiment d’appartenance, de faire de nouvelles rencontres et, évidemment, de dépenser leur énergie. Arrivé·e·s en 2022, Alyson Tremblay-Brochu, qui fait partie de la ligue de squash et de soccer, Charlie-Rose Pelletier, qui s’est inscrite au basketball et à la ligue de roundnet, et Théo Lestage-Rousseau, qui pratique le roundnet, le curling et le hockey, affirment que ces périodes sportives s’imposent comme des incontournables dans leur semaine.
Étape 1 : Trouver une ligue
Théo Lestage-Rousseau a commencé à chercher une ligue de hockey dès son arrivée à Whitehorse. Il a trouvé l’information sur Internet, mais c’est grâce à des ami·e·s qu’il a entendu parler du curling et du roundnet. « En matière de diversité de sports, il y a de tout pour tout le monde », estime-t-il.

Alyson Tremblay-Brochu
Alyson Tremblay-Brochu a rencontré l’organisateur de la ligue de squash alors qu’elle jouait au tennis à Whitehorse. « Il nous a invités, mon conjoint et moi, à venir jouer dans la ligue de squash, donc on est allés jouer quelques fois. À la fin septembre, on a eu un premier tournoi et la ligue a commencé en novembre », relate-t-elle. « Je m’attendais à un mois de novembre hyper difficile, mais finalement avec mes activités, ça va. »
Pour Charlie-Rose Pelletier, c’est grâce au bouche-à-oreille qu’elle a appris l’existence des ligues. « Je trouvais que c’était un bon moyen de m’intégrer au Yukon, de rencontrer des gens et de prendre soin de moi ».
Les ligues intérieures à Whitehorse sont généralement faciles à trouver en ligne. Sinon, le CJC regorge d’activités pour toutes et tous.

Charlie-Rose Pelletier
L’effet de surprise
« Je ne m’attendais pas du tout à cet engouement pour les ligues. C’est une belle surprise », se réjouit Charlie-Rose Pelletier. « Surtout qu’il y ait autant de femmes qui participent à des activités sportives, en équipe et ensemble. Souvent, je crois que les filles participent moins à des sports d’équipe parce qu’on se dévalue, et qu’elles se tournent vers des sports individuels », ajoute-t-elle.
Ces trois personnes ne sont pas les seules à bénéficier des bienfaits des ligues sportives de Whitehorse : il y a environ 3 000 personnes qui traversent les portes du centre d’activités quotidiennement, selon les informations de la Ville de Whitehorse. La porte-parole Keri Rutherford confirmait en décembre 2022 qu’il y avait 40 équipes de hockey et 23 équipes de soccer pour adultes qui évoluaient entre les murs du complexe, construit en 2007.
Gagner sur toute la ligne
Pour Alyson Tremblay-Brochu, les ligues lui amènent ce qu’elle cherchait depuis trois ans. « Quand je suis arrivée ici, ça faisait trois ans que je n’avais pas de ligues de sport sérieuses. J’ai décidé que j’allais faire un sport par soir. C’est le meilleur timing dans ma vie », dit-elle.
Même son de cloche pour Charlie-Rose Pelletier, qui affirme avoir rencontré plusieurs personnes qu’elle considère désormais comme des amies grâce à la ligue de basketball. Si, au début, elle doutait de ses aptitudes dans ce sport, elle s’est rapidement adaptée au niveau et améliorée grâce aux conseils de ses pairs : « Je trouve que c’est une de nos forces au Yukon, comment on est organisés et inclusifs. Même si tu commences dans un sport, les gens sont ouverts ».
Théo Lestage-Rousseau a co-organisé un tournoi qui a réuni 26 adeptes du roundnet en novembre 2022. C’est l’aspect social des ligues qui lui plait. « J’aime ça jouer dans la vie, je me tiens en santé par le jeu. » Il reconnaît qu’il a été plus facile de tisser des liens au hockey qu’au curling, puisque les équipes sont plus nombreuses. « Au curling, ce sont des rencontres plus sporadiques. »
Tous trois suggèrent aux personnes nouvellement arrivées de s’inscrire à une ligue sportive afin de combattre l’isolement. Alors que s’amorce la partie la plus coriace de l’hiver, ces activités intérieures continueront de faire bouger leurs adeptes, beau temps mauvais temps.