Athlète séniore de l’équipe nationale de ski de fond depuis ses 20 ans, Dahria Beatty s’est envolée le 26 janvier 2022 pour Pékin. À 27 ans, la sportive participera à ses deuxièmes Jeux olympiques d’hiver, la compétition internationale ultime.
Bien qu’elle ait eu plusieurs occasions de se qualifier, c’est finalement le 8 janvier 2022 que son rêve s’est concrétisé : elle a terminé deuxième à la course de 10 kilomètres classique, une demi-seconde derrière Katherine Stewart-Jones, décrochant ainsi son billet pour Pékin, sous les yeux de son ancien entraîneur.
« J’étais très heureux qu’elle ait réussi à se qualifier », confie le Franco-Yukonnais Alain Masson, coordonnateur pour Ski de fond Yukon et entraîneur des athlètes d’élite de 14 ans et plus compétitionnant aux niveaux national et international. « Nous pensions qu’elle l’aurait fait en décembre lors de la Coupe du monde, mais ça n’a pas fonctionné comme nous l’avions espéré. »
Succès local
Dahria Beatty a découvert le ski à l’âge de trois ans grâce au programme Jackrabbit du Club de ski de fond de Whitehorse et n’a jamais arrêté depuis.
L’athlète aime particulièrement le côté non routinier de la discipline : « C’est un sport qui dépend tellement de la météo que les conditions sont toujours différentes. Même si le parcours est identique, une course sera toujours différente, car la neige change chaque jour. » Elle affectionne également la combinaison du travail de la technique avec l’entraînement physique.
Pour M. Masson, c’est toujours un plaisir de voir les athlètes yukonnais performer et atteindre un tel niveau : « C’est bon pour les athlètes plus jeunes qui s’entraînent dans les programmes de développement. Ils voient que c’est possible, même en venant de Whitehorse, de se rendre au plus haut niveau, si ça les intéresse. C’est bon pour les programmes, c’est bon pour la communauté de ski, c’est bon pour la communauté en général! »
Six épreuves aux JO
Aux JO, les fondeuses peuvent prendre part à six épreuves différentes : le sprint, le sprint par équipes, le 10 km en départ individuel, le skiathlon 7,5 km (classique) + 7,5 km (patin), le 30 km en départ groupé et le relais 4 x 5 km.
Dahria Beatty aura l’occasion de concourir dans ces six épreuves : « Je prendrais ma décision finale au moment des événements en fonction de mon niveau d’énergie, mais je prévois prendre le départ des six! »
Exercices variés
Sa sélection aux JO témoigne de ses nombreuses années d’entraînement, tant physique que mental. Dahria Beatty confie consulter un psychologue sportif depuis l’âge de 14 ans : « Cela m’était nécessaire pour une bonne préparation mentale, notamment la gestion du stress : ne pas être trop stressée, mais tout de même assez pour avoir la bonne énergie. J’ai aussi appris à retrouver ma concentration quand quelque chose d’inattendu arrivait pendant une compétition. »
Au niveau physique, près de 80 % de l’entraînement de l’athlète est effectué en zone 1, c’est-à-dire à 50 % de sa fréquence cardiaque maximale, là où il est encore facile de parler tout en pratiquant.
Le reste de l’entraînement est consacré au travail en intensité : en fonction de l’épreuve préparée, les intervalles de l’entraînement fractionné changent.
« Pour le sprint, explique l’athlète, on fera des intervalles de 30 secondes ou d’une minute, alors que lors d’un entraînement ciblé pour le 30 kilomètres, on fera un seul intervalle de 60 minutes sans s’arrêter. »
Après avoir passé une quinzaine de jours en camp d’entraînement à Silver Star en Colombie-Britannique, Dahria Beatty se sent sereine pour sa deuxième participation aux JO. « Je sais ce qui m’attend, je suis donc un peu moins stressée et encore plus excitée! J’ai hâte d’améliorer mes résultats de 2018 », conclut-elle.