le Mardi 21 mars 2023
le Jeudi 11 mars 2021 5:30 Scène locale

Le programme Gender Gear : contribuer à l’affirmation   du genre

Voici le drapeau de la fierté transgenre. Au centre, le blanc représente la non-binarité, le bleu (haut et bas) représente les hommes trans et le rose représente les femmes trans. Photo Istock
Voici le drapeau de la fierté transgenre. Au centre, le blanc représente la non-binarité, le bleu (haut et bas) représente les hommes trans et le rose représente les femmes trans. Photo Istock

Lancé en pleine pandémie, le Centre de la fierté du Yukon est en pleine ébullition. Ses activités reflètent la volonté de la communauté LGBTQIA2S + et de ses allié.es. Un de ses premiers projets, le programme Gender Gear, est déjà venu en aide à plus d’une vingtaine de personnes.

Voici le drapeau de la fierté transgenre. Au centre, le blanc représente la non-binarité, le bleu (haut et bas) représente les hommes trans et le rose représente les femmes trans. Photo Istock

 

Le programme Gender Gear, en partenariat avec GenderGear.ca, l’organisme BYTE (Bringing Youth Towards Equality) et Northern Voices Rising, est un projet visant à desservir gratuitement la population yukonnaise en matériel d’affirmation du genre. « C’est pour toute personne s’identifiant comme bispirituelle, non binaire, trans ou autre, ou toute personne souhaitant explorer son identité du genre », explique Ames Val, gestionnaire de programmes pour le Centre de la fierté du Yukon et responsable du projet Gender Gear.

Les personnes peuvent ainsi avoir accès à une variété de produits, tels que des vestes de compression thoracique (appelées « binders » en anglais), des gaffes servant à camoufler des parties intimes ainsi que des gaines visant à remodeler le corps pour faire apparaître ou disparaître certaines courbes. L’accès à ce type de matériel est capital pour plusieurs membres de la communauté LGBTQIA2S+ : « Cela leur permet d’obtenir une certaine qualité de vie, explique Ames Val. Ce sont des éléments importants, car cela les aide à se sentir à l’aise dans leur façon de se présenter à la société, qui sera plus représentative de qui ces personnes sont réellement. » Selon iel, c’est aussi une façon pour que ces personnes se sentent plus en sécurité.

Ames Val, qui travaille au centre depuis septembre, ressent une immense fierté en lien avec les retombées du projet, qui a déjà permis à plus d’une vingtaine de personnes de recevoir des produits : « C’est super d’avoir pu livrer ce matériel à la communauté et j’ai vraiment hâte aux prochains envois. On souhaite aussi avoir la rétroaction des personnes bientôt. » Iel rappelle qu’il est toujours possible de s’inscrire pour de prochains envois de matériel via leur site Internet.

Un dialogue à poursuivre

Pour saisir les besoins de la communauté, le Centre de la fierté du Yukon tient régulièrement des conversations communautaires : « Nous voulons que le Centre de la fierté du Yukon soit basé sur la communauté et imaginé collectivement, dans le but de créer un espace physique où les membres de la communauté peuvent se rassembler et accéder aux ressources, aux programmes et à du soutien », est-il mentionné sur le site Web de l’organisation.

« On a déjà lancé deux sondages en ligne et nous voulons aussi en avoir un disponible en français dans les prochaines semaines », affirme la responsable aux communications Edwine Veniat. Cette dernière reconnait l’importance d’offrir des services en français à la communauté : « Ça peut déjà être difficile d’aller chercher de l’aide pour des sujets aussi délicats, je crois que c’est encore plus difficile quand ce n’est pas dans ta langue », ajoute-t-elle. Elle souhaite également tenir une conversation communautaire en français prochainement.

Pendant ce temps, les démarches afin de trouver un local adapté se poursuivent. « C’est vraiment la priorité », souligne Edwine Veniat. Le besoin d’avoir un espace sécuritaire physique pour les membres de la communauté ne fait aucun doute pour le centre. Comme le mentionne très clairement une des dernières conversations communautaires, il s’agit de trouver un chez-soi, « quelque part où l’on peut être soi-même. »

 


NDLR : Le terme « iel » est un des pronoms communément utilisés par les personnes non binaires. Il en existe d’autres tels que « ol » ou « ille ».