La fin de semaine dernière, l’association Special Olympics Yukon (SOY) accueillait des délégations d’athlètes de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique à l’occasion d’un deuxième tournoi national de soccer intérieur. L’année passée, l’événement avait été reçu par l’Île-du-Prince-Édouard. Au Centre des Jeux du Canada, après une cérémonie d’ouverture où l’hymne national a résonné et divers dignitaires se sont exprimés, les équipes se sont affrontées sans relâche pendant une journée et demie. Le tournoi s’est achevé avec une soirée privée qui a été l’occasion de récompenser tous les athlètes participants ainsi que les bénévoles. C’est finalement l’équipe de la Saskatchewan, les Regina Riders, qui s’est imposée aux termes de la compétition.
Le mouvement des Olympiques spéciaux
Actifs dans près de 170 pays, les Olympiques spéciaux ont pour mission d’enrichir, par le sport, la vie des personnes présentant une déficience intellectuelle. Au Yukon, le mouvement a commencé il y a plus de quarante ans avec une poignée d’athlètes spéciaux, skieurs de fond. Ils s’entraînaient ensemble et se rendaient en Alaska pour compétitionner. C’était en 1978 et trois ans plus tard, l’association à but non lucratif Special Olympics Yukon voyait le jour.
Aujourd’hui, ce sont plus de 90 athlètes spéciaux que l’organisation épaule dans leur pratique sportive, par le biais de différents programmes. Gaëtan Michaud, gardien de but de l’équipe yukonnaise de soccer, est l’un d’eux. D’origine québécoise et installé à Whitehorse depuis onze ans, il confie : « Special Olympics m’a permis de prendre confiance en moi pour atteindre mes objectifs sportifs et de jouer, avec et contre des athlètes aux capacités similaires aux miennes. »
Activités régulières
Enfants, ados ou adultes, SOY propose des programmes répondant aux besoins de chacun. Pour les plus jeunes (de deux à sept ans), des séances sont offertes en garderie. À cet âge-là, il peut parfois être difficile de diagnostiquer une réelle déficience intellectuelle. Ainsi, la session est offerte à tout un groupe, avec déficience intellectuelle ou non, avec pour objectif commun de développer des compétences sportives de base.
Pour les sept ans et plus, SOY a développé deux types de programmes, destinés uniquement aux athlètes spéciaux. Serge Michaud, directeur général de l’association, témoigne : « Nous travaillons avec les écoles secondaires afin d’offrir aux jeunes présentant une déficience intellectuelle la même opportunité de pratiquer une activité sportive que celle offerte aux autres jeunes. Souvent, au sein de leur scolarité, la fréquence d’entraînement est moindre. Nous souhaitons donc rééquilibrer la balance. » En plus de ce programme, des créneaux horaires hebdomadaires sont offerts. Serge Michaud poursuit : « C’est ce que nous appelons les programmes communautaires. Nous alternons les disciplines toutes les six semaines, parmi trois sports en hiver et six en été. »
SOY a encore beaucoup d’idées de développement. Récemment, par exemple, le concept de « sport unifié », mêlant dans une même équipe des personnes présentant une déficience intellectuelle et des personnes sans, est « en essai » à l’école secondaire catholique de Vanier. Comme pour toute association à but non lucratif, la mise en place de nouvelles initiatives dépend des financements obtenus. Outre les subventions diverses perçues, SOY organise chaque année un gala de charité, en partenariat avec Canadian Tire Whitehorse, dont le succès ne cesse de croître au fil des ans. Le prochain se déroulera au Centre des congrès de Whitehorse, le 13 avril 2019.