Cette compétition sportive internationale regroupe plusieurs équipes de pays circumpolaires : historiquement, le Yukon, les T. N.-O. et l’Alaska, auxquels se sont ajoutés au fil des éditions le Nunavut, le Nunavik (Québec), le Nord de l’Alberta, le Groenland, la Russie et la Laponie. L’Aurore boréale vous en dit plus.
Les Jeux d’hiver de l’Arctique, kézako?
Sorte de Jeux olympiques pour la jeunesse, les Arctic Winter Games (AWG) sont une combinaison de compétitions athlétiques, d’échanges culturels et d’inter- actions sociales. Ainsi, tous les deux ans, les jeunes du Nord, mais aussi quelques adultes (dépendant des catégories), s’affrontent dans une vingtaine de sports différents. Parmi eux, des disciplines classiques, comme le volleyball, la lutte, le tennis de table, le curling ou le patinage artistique; tout comme des disciplines plus méconnues du grand public : le saut de traîneaux, le bras de fer, la savate alaskane, le triple saut ou la traction du doigt, toutes issues des sports arctiques ou des jeux dénés.
Une des différences majeures avec les autres compétitions internationales, c’est le sens de camaraderie considérable qui règne aux AWG. Gaël Marchand, directeur général du Yukon Aboriginal Sport Circle (YASC), association responsable des équipes yukonnaises, confie : « C’est vraiment autre chose, tout le monde s’entraide pendant la compétition : les juges, les entraîneurs et même les adversaires! L’idée est vraiment que chacun puisse atteindre le meilleur de soi-même. »
Outre le fait de promouvoir les valeurs des Premières Nations et le sport auprès de la jeunesse nordique, les AWG ont un impact économique dans la communauté qui héberge les Jeux : créer des partenariats, ainsi que développer des liens économiques et politiques plus forts entre toutes les régions présentes.
Le Yukon se démarquera dans les sports arctiques…
Les sports arctiques sont souvent un des événements marquants des AWG. À l’instar de l’athlétisme, les compétiteurs font preuve d’exploits physiques (force athlétique et endurance), mais dans des disciplines uniques et dans lesquelles l’équipe du Yukon excelle, comme le coup de pied simple, le coup de pied double ou le saut groupé. Considéré comme le jeu inuit le plus important, le coup de pied simple se pratique en intérieur. Le but : sauter avec les deux pieds simultanément, puis avec l’un des deux, tenter de toucher une cible suspendue à une hauteur déterminée; petite particularité, il faut atterrir sur le pied qui a touché la cible, démontrer un contrôle et un équilibre en rebondissant plusieurs fois sur ce pied, avant de poser l’autre au sol.
… tout comme dans les jeux dénés!
La délégation yukonnaise ne sera pas en reste non plus sur les jeux dénés où les jeunes reproduiront des comportements que les Dénés (peuple athabascan du Nord) pratiquaient au quotidien pour se préparer à la saison de chasse et de pêche, mais aussi pour se divertir. Inspirés donc des coutumes dénés, il existe une diversité impressionnante de jeux. Dans les plus répandus, on retrouve la traction du doigt et le serpent des neiges.
La traction du doigt servait à muscler les doigts des pêcheurs qui étaient obligés de transporter de lourds poissons depuis le rivage, jusqu’à leur village, en utilisant leurs doigts en guise de crochet. Dans le jeu des AWG, les deux adversaires entrecroisent leur majeur et exercent une traction jusqu’à ce qu’un lâche… Le serpent des neiges, lui, reproduit l’enseignement de la chasse au gibier. Il s’apparente au lancer de javelot.
On suivra donc avec attention le retour des jeunes de l’École Émilie-Tremblay, de l’École élémentaire de Whitehorse et d’autres écoles de la ville, qui iront défendre le drapeau yukonnais aux Territoires du Nord-Ouest. En tout, c’est une délégation de 28 athlètes que le YASC encadrera. On pourra suivre le déroulement des épreuves presque en direct sur la page Facebook Arctic Winter Games 2018.