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le Jeudi 9 novembre 2017 12:28 Scène locale

Deux Yukonnais partent en expédition en Antarctique

Un employé de l’entreprise yukonnaise Icefield Tools travaille dans l’atelier où a été conçue et montée la foreuse installée depuis 2013 en Antarctique. Photo : Nelly Guidici
Un employé de l’entreprise yukonnaise Icefield Tools travaille dans l’atelier où a été conçue et montée la foreuse installée depuis 2013 en Antarctique. Photo : Nelly Guidici

Tous deux employés de l’entreprise yukonnaise Icefield Tools Corp, Étienne Gros et Emmanuel Potvin s’envoleront pour l’Antarctique le 15 novembre prochain.

La Fondation polaire internationale basée à Bruxelles en Belgique s’est procuré en 2012 l’une des foreuses conçue et montée dans l’atelier d’Icefield Tools implanté dans la zone industrielle de Whitehorse. Appelée Éclipse, cette foreuse permet d’extraire des carottes de glace à des profondeurs de 120 mètres et plus.

Le projet mené par la fondation est nommé « Mass2Ant » et vise à mieux comprendre les processus contrôlant les variations dans l’épaisseur de la glace en Antarctique et sa variabilité dans un passé récent. Il a aussi pour objectif de mieux comprendre et améliorer la prédiction des changements de la calotte glaciaire dans cette zone.

Un employé de l’entreprise yukonnaise Icefield Tools travaille dans l’atelier où a été conçue et montée la foreuse installée depuis 2013 en Antarctique. Photo : Nelly Guidici

Un employé de l’entreprise yukonnaise Icefield Tools travaille dans l’atelier où a été conçue et montée la foreuse installée depuis 2013 en Antarctique. Photo : Nelly Guidici

Ainsi, MM. Gros et Potvin seront présents lors des opérations scientifiques en tant que techniciens et devront effectuer la révision de la foreuse en place depuis 2013 sur le continent blanc. Ils devront également faire les réparations en cas de besoin et anticiper les éventuels problèmes techniques. Pour ce faire, M. Gros a conçu un outil de réparation sur mesure qu’il apportera ainsi qu’une trousse d’outils de base.

Plusieurs escales en vue

Depuis Whitehorse, ils s’envoleront pour la ville du Cap en Afrique du Sud. Puis, ils prendront un avion-quadriréacteur IL76TD de conception russe pour se rendre sur la base aérienne russe de Novolazarevskaya, en Antarctique, où ils se poseront sur une piste de glace de trois kilomètres.

À leur arrivée sur cette base, un kit contenant des vêtements et du matériel adapté aux conditions extrêmes rencontrées sur le continent blanc leur sera remis. Puis ils s’envoleront à nouveau dans un avion Twin Otter DC3 afin de se rendre dans la station Princesse Élisabeth distante de 400 kilomètres.

Cette base scientifique belge a été construite lors de l’Année polaire internationale 2007-2008, et parachevée en 2009. Unique en son genre, elle est alimentée principalement par des sources d’énergie renouvelable. Sur le toit de la station, 20 m2 de panneaux solaires thermiques sont installés. Sur les flancs, où les fenêtres n’occupent qu’une surface limitée, sont placés 300 m2 de panneaux photovoltaïques. L’énergie électrique, stockée dans une série de batteries installées au cœur de la station, est fournie par huit éoliennes. Le complément d’énergie est néanmoins fourni par des groupes électrogènes diesel. Ce principe « zéro émission » est encore inédit dans le domaine des bases polaires qui sont en général énergivores.

Défis techniques et anticipation

Le voyage ne sera toutefois pas terminé puisque la foreuse est installée à 200 kilomètres dans la plateforme de glace flottante Roi Baudouin. Des motoneiges seront à leur disposition afin qu’ils puissent s’y rendre accompagnés d’une équipe scientifique qui comptera quatre membres.

« Notre but principal est d’aider l’équipe scientifique à avoir du succès dans sa saison », explique M. Potvin.

En 2013 et 2015, les scientifiques n’ont pas vraiment pu sortir des carottes venant des profondeurs souhaitées. À partir de 120 mètres, des défis techniques peuvent intervenir, mais M. Potvin assure que lui et son coéquipier M. Gros sont prêts à y faire face.

« Je crois que l’on sait quels problèmes techniques ils ont eus avec la foreuse et après avoir parlé avec des experts, on a anticipé et réfléchi aux solutions. »

Espérons que la réussite de cette expédition soit à la hauteur des défis qui les attendent.