Des milliers de Yukonnais participeront à un exercice de simulation d’un tremblement de terre le 19 octobre prochain à 10 h 19. Ils se joindront à des millions de personnes un peu partout dans le monde qui se prêteront au jeu le même jour, à la même heure.
« Lorsque la terre tremble, ça ne dure que quelques secondes, alors il faut faire vite. Plus on se pratique, plus ça devient un réflexe automatique que de se mettre à l’abri lors d’un tremblement de terre. Se cacher sous une table ou un bureau est un excellent choix qui nous protège des débris qui pourraient tomber sur nous », explique James Paterson, commissaire aux incendies du Yukon qui coordonne l’événement la Grande secousse du Yukon le 19 octobre prochain.
Les étapes pour se mettre à l’abri
L’exercice de la Grande secousse a été conçu initialement en Californie pour encourager les gens à passer en revue et à mettre à jour leur plan de mesures d’urgence ainsi que leur matériel de survie.
Le Yukon participe à l’événement annuel depuis 2014. Ce dernier offre l’occasion de mettre en pratique la technique la plus sécuritaire qui soit lors d’un séisme majeur, c’est-à-dire de se baisser au sol, de s’abriter sous une table solide ou sous un pupitre et de s’agripper au pied jusqu’à ce que les secousses cessent. Il est recommandé de compter jusqu’à 60 pendant toute la durée du séisme et une deuxième fois jusqu’à 60, par sécurité, après le séisme.

Le commissaire aux incendies du Yukon, James Paterson, encourage toute la population du Yukon à prendre part à l’exercice de la grande secousse du Yukon le 19 octobre prochain à 10 h 19. Photo : Marie-Hélène Comeau
Lors d’un tremblement de terre, les blessures sont rarement causées par les secousses elles-mêmes. Les murs qui s’écroulent, les toits qui s’effondrent, les vitres qui volent en éclats et les objets qui sont projetés représentent en réalité les vrais risques de blessures. Puisque la plupart des blessures surviennent lorsque les personnes parcourent une trop longue distance pendant les secousses, il est donc important de se déplacer le moins possible pour s’abriter.
La région du Yukon est considérée comme étant une zone à risque élevé par rapport au reste du Canada, comme les secousses sismiques de 6,2 et de 6,3 du 1er mai dernier nous l’ont rappelé. Le site Web de la Grande secousse du Yukon souligne d’ailleurs la menace d’un tremblement majeur dans cette région dont la terre tremble une centaine de fois par année en causant jusqu’ici peu ou pas de dommage.
Eau et provisions
M. Paterson profite de l’occasion pour souligner l’importance de garder en tout temps assez de provision et d’eau potable permettant de survivre pendant 72 heures en cas de catastrophe majeure.
« Notre rôle est de protéger le public lors des mesures d’urgence », explique James Paterson. « En cas de tremblement de terre majeur, notre mission sera de garder un lien avec la Colombie-Britannique dans l’approvisionnement de la nourriture, dans l’éventualité de la destruction de routes ou de ponts. Il nous incombe également d’aller porter secours comme premier répondant aux gens pris sous les débris », explique-t-il.
Le Bureau du commissaire aux incendies du Yukon administre seize services de pompiers volontaires qui comptent environ 225 pompiers dans des communautés non constituées en municipalité. Ces volontaires ont reçu un entraînement sur les tremblements de terre en 2016 à travers l’opération Nanook qui était de passage au territoire.
Il s’agit des Forces armées canadiennes qui collaborent avec des partenaires militaires et d’autres organismes des trois territoires, dont le Bureau du commissaire aux incendies du Yukon. Ensemble, ils s’entraînent pour faire face aux menaces à la sécurité et à l’environnement. Le thème des scénarios d’urgence varie chaque année et en 2016, c’était au tour d’une pratique entourant un séisme majeur.
« On se disait en 2016 qu’il serait difficile d’obtenir assez de financement au Yukon afin de nous permettre d’obtenir ce type d’entraînement. Nous étions donc très heureux d’avoir accès à l’expertise de Nanook ici au territoire. Et voilà que seulement quelques mois plus tard, cette menace devenait plus réelle », explique James Paterson.
L’an dernier, plus de 8 000 personnes au Yukon ont participé à l’événement. Plusieurs départements gouvernementaux et des écoles du Yukon y participeront de nouveau, dont l’École Émilie-Tremblay et le Centre de la francophonie. Tout le monde peut prendre part à l’événement, le 19 octobre à 10 h 19 en se familiarisant avec les consignes d’urgence disponibles sur le site Web de la Grande secousse du Yukon.