C’est dans leur coquette maison récemment acquise que me reçoivent Marie-Alexis Dangréau et Stéphanie Nobécourt. Ces deux jeunes Françaises maintenant bien établies au Yukon ont accepté de partager leur parcours d’immigration avec l’Aurore boréale.
Quitter Paris
« Notre première idée, ce n’était pas d’aller au Canada, c’était de quitter Paris », annonce Stéphanie Nobécourt d’entrée de jeu. Leur ras-le-bol de la vie parisienne avait atteint son paroxysme. « Avec un permis vacances-travail (PVT), c’était le moyen d’arriver le plus rapidement au Canada. »

C’est dans leur maison, accompagnées de leurs chiens Molson et Chimay, que Stéphanie Nobécourt (à dr.) et Marie-Alexis Dangréau fêteront Noël. Photo: Françoise La Roche
C’est grâce à la persuasion de la déléguée du Yukon au salon Destination Canada à Paris que les deux femmes ont pris la direction du territoire. « C’est elle qui nous a convaincues de ne pas aller à Montréal, mais de venir au Yukon », raconte Marie-Alexis. « On savait que ce n’était pas une bonne idée d’aller au Québec, mais on ne connaissait pas d’autre endroit au Canada », renchérit Stéphanie. Les Français connaissent bien le Québec, mais le reste du Canada leur demeure assez inconnu.
Arrivée un peu décevante
Le couple est arrivé en terre yukonnaise à la fin janvier de 2012. Stéphanie et Marie-Alexis ont vite découvert qu’avec un PVT, les employeurs de leur domaine respectif d’expertise ne voulaient pas les engager. « On a fait une école de commerce et les postes intéressants pour nous se trouvaient soit dans les grosses boîtes ou au gouvernement. Du coup, on a commencé par des jobs pas du tout dans notre branche. C’était un peu difficile », confie Marie-Alexis. « Je ne pensais pas que ça allait mettre aussi longtemps à trouver un boulot », ajoute Stéphanie.
L’accueil qu’elles ont reçu de la part de l’Association franco- yukonnaise et de la communauté francophone ainsi que la solidarité communautaire qu’elles ont découverte au Yukon ont vite fait de les charmer et de les décider à s’installer au territoire.
Stéphanie a trouvé un employeur prêt à la parrainer avec le programme des candidats des provinces. Elle a accepté le travail bien qu’il n’était aucunement lié à son domaine d’études.
Dès que cela a été possible, elles ont demandé la résidence permanente, statut qu’elles ont obtenu en seulement dix mois. Avec du recul, Stéphanie et Marie-Alexis avouent que le fait d’occuper différents emplois leur a permis d’améliorer leur anglais. Grâce au bilinguisme acquis, elles ont pu trouver du travail toutes les deux au gouvernement.
Engagement dans la communauté
À leur arrivée au Yukon, le couple s’est rapidement investi dans la communauté. « Le bénévolat est vraiment un excellent moyen de se créer un réseau », nous confie Marie-Alexis.
« C’était un truc qui manquait à mon équilibre de vie », ajoute Stéphanie. « J’avais vraiment envie de refaire des activités communautaires. Ça t’amène aussi à connaître la vie de Whitehorse, des événements, des gens, à passer de bons moments. »
C’est ainsi qu’elles donnent de leur temps au Comité francophone catholique. Elles s’occupent du groupe des adolescents et une fois par mois, elles organisent avec eux une activité de bénévolat dans différents organismes de la ville. Elles sont inscrites à plusieurs listes et répondent très souvent « présentes » aux demandes d’aide.
Le pour et le contre du Yukon
C’est la qualité de vie exceptionnelle qui ressort en premier dans le côté positif de vivre au Yukon. « On marche cinq minutes, il n’y a plus de maisons, plus de voitures, plus de bruit. La proximité avec les gens et avec la nature », dit Marie-Alexis. « Tu as une vie après le travail. Ici, on a retrouvé l’humanité. C’est agréable. »
Stéphanie abonde dans le même sens. « Ici, les gens ont plus le sens de la vie communautaire. Il y a un équilibre de vie : tu travailles, mais tu as aussi du temps pour toi-même; tu respires un air frais, tu as accès à plein de belles choses à portée de la main. Il n’y a pas une chose en particulier [qui est positive], c’est l’équilibre que tu peux avoir ici. Il n’y a pas beaucoup d’endroits sur terre où tu peux avoir un équilibre comme cela. »
Il semble que le seul côté négatif du Yukon demeure le même pour la majorité des immigrants. « C’est loin quand on veut aller voir la famille », dit Marie-Alexis. Elle ajoute que la différence sur le plan de la culture du travail entre ici et la France se révèle bien grande. Avant, elle profitait de neuf semaines de vacances alors qu’ici, elle doit se contenter de quatre.
Conseils aux futurs immigrants
De leur expérience d’immigration, Marie-Alexis et Stéphanie retiennent qu’il faut avoir de la patience et de la flexibilité. « Si tu es patient, ça va arriver. Il suffit d’avoir une attitude positive et de rentrer dans des réseaux », résume Marie-Alexis. « Il faut être ouvert et prendre le temps de comprendre que ça ne marche pas comme tu l’as toujours vu. Il faut être super flexible », ajoute-t-elle.
Stéphanie offre le mot de la fin : « Si tu aimes le Yukon, sois patient et ouvert et les chemins s’ouvriront à toi. »
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.