Passionnée par l’Afrique depuis qu’elle a 5 ans, Catherine Dallaire est partie pour la première fois au Bénin à 18 ans. Elle a travaillé dans ce pays situé entre le Togo et le Nigeria de l’âge de 20 à 23 ans, avec des organisations non gouvernementales locales et canadiennes.
Ces années d’expérience ont permis à cette franco-yukonnaise de constater que ce n’était pas ce qu’elle désirait comme travail. Selon elle, l’épanouissement des femmes passait plutôt par l’entrepreneuriat.
Manque d’accessibilité
Dès son retour à Montréal, Catherine s’est lancée dans une technique de design de mode et dans des cours de démarrage d’entreprise.

Catherine Dallaire dans la région du Mono, lors du voyage qu’elle a effectué cette année au Bénin. Photo: Fataou Seibou
Elle avait remarqué un besoin flagrant de produits hygiéniques confortables et abordables pour les femmes au Bénin. La Québécoise s’est inspirée d’autres projets mis en place dans des pays en voie de développement pour concevoir une entreprise sociale de fabrication de serviettes hygiéniques lavables pour les filles et les femmes béninoises.
« Au Bénin, il y a seulement quelques sortes de serviettes hygiéniques jetables qui sont vendues. Mais ces produits d’hygiène féminine sont coûteux et peu accessibles, surtout dans les communautés rurales. Ainsi, les femmes utilisent ce qu’elles peuvent trouver, que ce soit un bout de matelas, un vieux tissu ou une éponge », explique Mme Dallaire.
« C’est aussi un problème qui affecte l’éducation des jeunes filles, puisque la majorité ne se présente pas à l’école lorsqu’elles ont leurs menstruations, faute d’avoir de bons produits d’hygiène absorbables et qui peuvent être utilisés sans risques. »
La serviette hygiénique lavable devient alors une solution optimale pour les habitudes de vie des Béninoises, puisque c’est un produit sanitaire et sécuritaire, discret et confortable.
Lancement de l’entreprise sociale
« Cette année, on commence officiellement le projet! », annonce fièrement Catherine. Pour ce faire, elle a acheté un terrain lors de son dernier voyage au Bénin où sera construit l’atelier de production de serviettes hygiéniques lavables. « Au mois d’août, je rentre au pays et on va finaliser le prototypage. On démarrera une production pour distribuer gratuitement les serviettes hygiéniques à 50 femmes pour qu’elles l’essaient pendant un minimum de six mois. Après ça, on va commencer la production officielle et entamer notre plan d’attaque pour la distribution. »
Ces serviettes sont produites localement par des femmes qui en effectuent la couture et la distribution, en plus de sensibiliser les femmes à ce produit. Catherine précise que l’objectif du projet est de créer des emplois au Bénin et non de réaliser un profit. « Les serviettes hygiéniques lavables seront vendues à un prix abordable pour les femmes là-bas, mais c’est plus une somme symbolique parce que ça ne peut pas couvrir les frais de production. »
Ainsi, pour ne pas dépendre de financement extérieur de la part du gouvernement canadien ou béninois, Catherine a fondé une entreprise au Canada, baobab express, qui vend, entre autres, des jouets éthiques. Elle réinvestit les profits de cette entité directement dans le démarrage de son projet initial.
La compagnie dispose actuellement de points de vente à travers le Canada, dont les magasins Bella Home Decor à Whitehorse et Magpie Etc. à Atlin, en Colombie-
Britannique. Catherine affirme que son objectif d’ici la fin de l’été vise à offrir 20 à 40 points de vente au Canada.
Pour soutenir le projet de Catherine Dallaire, contactez-la à [email protected] ou au (438) 886-8349.
On pourra visiter le kiosque de baobab express au Festival d’art et de musique à Atlin du 8 au 10 juillet 2016.