Léonard Robinson est natif de Sainte-Lucie, petite île des Antilles au sud de la Martinique. Il n’en est pas à son premier séjour au Canada. « J’ai d’abord étudié en éducation en Alberta, puis je suis rentré travailler à Sainte-Lucie », explique le stagiaire.

Léonard Robinson a découvert le Yukon grâce à un stage d’études en traduction à la Direction des services en français. Photo: Françoise La Roche
Après avoir passé un an dans les salles de classe, on l’a affecté au ministère de l’Éducation à titre de conseiller pédagogique, responsable de l’élaboration des programmes d’études pour les langues modernes (français et espagnol). Dans son travail, il est appelé à faire un peu de traduction et d’interprétation. « C’était un domaine que je voulais étudier depuis longtemps. Je me suis dit que c’était ma chance de poursuivre ce rêve. Je suis en train de finir une maîtrise en traduction à l’Université Laval de Québec », raconte M. Robinson.
Un stage tardif
Depuis janvier 2015, Léonard Robinson cherchait une entreprise qui voudrait bien lui offrir un stage. N’obtenant pas de réponses à ses demandes, il s’est vu obligé de remplacer cette composante du programme par deux cours. Puis, un bon matin, il reçoit un courriel de la Direction des services en français (DSF) qui lui offre la possibilité d’effectuer un stage à Whitehorse. « Je me suis dit que j’allais en profiter quand même. »
Au cours de ces semaines à la DSF, M. Robinson a constaté les écarts qui existent entre la salle de cours et la réalité du marché du travail. « En classe, on essaie de s’assurer que toute la terminologie est mise en place bien avant d’entamer le travail, mais on voit qu’avec les délais serrés, c’est tout à fait le contraire. On travaille et après on se dit, ah! non, je pense que je vais essayer telle terminologie et on va revenir sur le travail etrectifier le tout. »
La découverte du Yukon
Au cours des dernières semaines, Léonard a eu l’occasion de visiter les environs de Whitehorse. Il est allé à Tagish, à Carcross et a taquiné le poisson sous la glace du lac Little Atlin. Même s’il n’a rien attrapé, il a bien aimé son expérience.
Comparativement à la ville de Québec où il est difficile de percer le cercle fermé des Québécois, M. Robinson avance que « c’est tout le contraire au Yukon. Ici, les gens sont très ouverts. Dans la rue, tout le monde se salue. Ça me rappelle Sainte-Lucie. Je vois qu’ici les gens sont chaleureux. »
Son premier choc culturel, il l’a eu à Dawson et même avant d’y aller. Surpris par le fait que la compagnie d’autobus Greyhound n’offrait pas le service de transport en hiver, il s’est résolu à prendre l’avion, ne trouvant personne avec qui il aurait pu voyager en voiture.
« Ce qui m’a choqué, c’est qu’à l’aéroport, on annonçait un service de navette, mais qu’il n’était pas offert en cette période de l’année. J’ai téléphoné à la compagnie de taxi pour me faire répondre que la voiture venait de partir avec une cliente et qu’on viendrait me chercher dès que possible. J’ai dû attendre une heure et demie. Il n’y a qu’une seule voiture taxi à Dawson. »