Pierre-Luc Lafrance
Yukonstruct a tenu sa première assemblée générale annuelle le mardi 18 novembre. À cette occasion, le premier conseil d’administration a été élu. Il est formé de John Glynn-Morris (président), Lisa Kanary (secrétaire), Jody Woodland (trésorière), Rick Steele, Logan Sherk, Andrew Kalek et Ben Sanders (invité d’office). L’Aurore boréale a rencontré le président John Glynn-Morris pour revenir sur la première année d’existence de l’organisme et sur les défis qui l’attendent.
D’entrée de jeu, M. Glynn-Morris tient à préciser une particularité du projet. « On a pris la décision que ce ne serait pas le conseil d’administration qui dirigerait. Les projets, les événements, les activités, la créativité vont venir des membres. Le conseil sera là pour les appuyer sur le plan administratif. »
Un enthousiasme qui ne se dément pas
L’idée de Yukonstruct a germé en janvier dernier. « On s’est réuni un petit groupe de personnes pour lancer un projet de type makerspace. On se disait que se serait une bonne idée ici. On pensait attirer une trentaine de personnes… il y en a eu beaucoup plus. Alors, on s’est rendu compte que l’idée pourrait marcher. On voulait quelque chose d’organique, sans structure rigide. On voulait attirer des gens de différents horizons avec différents talents et qualité. » Un noyau de douze à quatorze personnes s’est formé pour lancer le projet. La première étape a été de trouver un local dans le parc industriel. En septembre, c’était l’inauguration des lieux. En ce moment, en excluant les membres du noyau, il y a 46 membres.
D’ailleurs, l’augmentation du nombre de membres sera l’un des grands défis de la prochaine année ainsi que se faire connaître davantage. Il y aura aussi la mise en place d’un système de carte magnétique pour entrer dans les lieux. Ce système démontre très bien la façon de fonctionner de l’organisme puisqu’il sera créé par deux des membres : Andrew Kalek, un spécialiste de la programmation informatique qui va créer le système, et Logan Sherk, un expert en coupe laser qui va créer la boîte de contrôle. Ensuite, cette idée pourra être exportée vers d’autres groupes ailleurs au pays… ou même dans le monde.
Sinon, Yukonstruct va se pencher sur plusieurs projets. « Lors de l’assemblée, on a fait la rencontre plus officielle en trente minutes, après, on a discuté de quelles seraient les grandes idées pour la prochaine année. Soixante-cinq personnes sont venues et elles ont donné beaucoup d’idées. Certaines simples, d’autres complètement folles. On les a notées, mais on ignore encore ce que l’on va faire en premier. »
Qu’est-ce qu’un espace de création (makerspace)?
M. Glynn-Morris compare un espace de création à un gymnase, seulement au lieu de fournir un lieu et des accessoires pour s’entraîner, il offre un endroit et des outils pour être créatif et créer des choses. « C’est un concept qui a commencé en Autriche il y a une vingtaine d’années. Depuis dix ans, le concept a commencé à s’exporter avec Internet et le partage d’idées que ça amène. En se mettant en groupe, cela permet de diminuer les frais de création, mais aussi de partager les compétences et d’apprendre des autres membres. »
Comment participer?
On peut devenir membre pour 40 $ par mois. « C’est ouvert à tous. Les gens peuvent visiter notre site Web pour en savoir plus, mais je suggère aux gens de venir à une de nos soirées portes ouvertes qui ont lieu le mardi soir. Cela permet de voir les lieux, mais surtout de rencontrer les créateurs et les membres du noyau. Parce que oui, on a plein d’outils cool, mais ce qui fait vraiment la force du projet, ce sont les gens. »
Une autre façon de découvrir le groupe est de participer à un des nombreux ateliers offerts par Yukonstruct. « Chaque jeudi, il y a un atelier et ils sont très diversifiés. Certains sont plus techniques, par exemple, la semaine passée, il y avait une introduction à la modélisation en trois dimensions. Mais dans deux semaines, se serait un atelier de création de cartes de Noël. » Ces ateliers coûtent entre 5 $ et 100 $ environ. Par exemple, il y a eu un atelier de création de ukulélés sur deux semaines qui coûtait 100 $, mais à la fin, les gens conservaient leur instrument.
Pour M. Glynn-Morris, Yukonstruct s’adresse à tous les gens créatifs qui ont envie d’apprendre et de créer. « Le plus jeune n’a que quatre ans et on a aussi des aînés. Oui, il y a des entrepreneurs, mais la plupart sont des gens qui ont des idées et qui veulent fabriquer des choses. On a des outils pour créer dans plusieurs domaines : pour travailler le bois ou le métal. On a même des outils de forge. On dispose de douze ordinateurs avec plusieurs logiciels. On a deux imprimantes 3D et des outils qui relèvent de la science-fiction pour moi. Pas besoin d’être un expert pour être membre; moi, je ne le suis pas. »