Pierre-Luc Lafrance
Quatre bénévoles de Franco50 vont créer des liens avec les jeunes par le biais de la lecture. Le projet prend deux formes différentes : l’éveil à la lecture et l’aide à la lecture.
Éveil à la lecture
D’abord, il y a un volet éveil à la lecture avec les tout-petits du préscolaire. « On a déjà approché les gens de La garderie du petit cheval blanc. De leur côté, ça tombait bien puisqu’ils souhaitaient que des gens de l’extérieur de différents groupes d’âge viennent faire des activités pour interagir avec les enfants. » Les élèves du Jardin d’Émilie et de la maternelle de l’École Émilie-Tremblay pourront aussi profiter de l’expérience. « Un véhicule comme l’éveil à la lecture est idéal, car on peut s’adapter aux différents groupes d’âge. Par exemple, avec des 18 mois, on ne va pas raconter, mais plutôt les intéresser aux formes ou aux couleurs. Selon l’âge, on modifie nos interactions pour pouvoir créer un lien avec eux. »
Les bénévoles vont se rencontrer en début de semaine prochaine pour démarrer les visites dès le début novembre. Patricia Brennan souligne que les gens de Franco50 ne se substitueront pas aux éducatrices ou aux professeurs; au contraire, ils vont travailler avec eux. Les activités pourraient tourner autour du chant où un mot est mis en valeur, ou encore, un exercice de mouvement pour former une lettre (la première lettre de leur nom) pour que les enfants se les approprient, etc.
Aide à la lecture
Il y a aussi un volet d’aide à la lecture avec les élèves de première, deuxième et troisième années de l’École Émilie-Tremblay. Le but est de renforcer les habiletés en lecture. Il reste encore des détails à régler de ce côté, mais les rencontres dureraient 15 à 20 minutes au gré du professeur, où les élèves auraient l’occasion de pratiquer en lisant à voix haute à un aîné. « Il ne s’agit pas de rattrapage en tant que tel et nous ne remplaçons pas les experts; nous sommes là pour offrir une occasion de renforcer les capacités des enfants en lecture. »
Les professeurs et les élèves vont sélectionner les livres. Les aînés seront là pour écouter, et pour encourager l’enfant. Ce sera aussi une façon de créer des ponts entre les générations. « Plusieurs familles n’ont pas le loisir d’avoir les grands-parents à proximité et plusieurs aînés vivent aussi l’isolement. J’ai hâte de voir ce que ça va donner sur le plan interpersonnel. » Si le projet se poursuit sur une certaine période, il sera possible de créer des relations durables, alors que les aînés pourront voir les progrès des jeunes dans le temps.
Patricia Brennan croit que cela va favoriser la transmission de la culture francophone au Yukon et le patrimoine franco-yukonnais. « On va parler avec les enfants sur l’histoire francophone au Yukon, ce qui va aider à implanter les notions entourant la valeur de parler en français dans son environnement. » Quelques détails demeurent à finaliser, mais si tout va bien, l’aide à la lecture devrait commencer très bientôt.
La suite des choses
Les bénévoles vont commencer un système de rotation des visites afin de pouvoir voir deux groupes par bénévole par semaine pour des rencontres de 20 à 30 minutes. Selon les toutes dernières discussions, ce même bénévole pourrait voir les enfants à quelques reprises au cours du semestre scolaire. L’objectif serait que tous les petits les reçoivent au moins une fois par mois. L’AFY a fait une demande de financement afin d’ajouter de nouveaux volets à cette initiative des bénévoles.
La mise en place des horaires de visites va aussi permettre de participer à un projet pancanadien de la Fédération des aînés et aînées francophones du Canada coordonné par Myriam Romanin sur le thème « Langue et culture au primaire ». L’école Émilie-Tremblay pourrait alors figurer parmi les six écoles sélectionnées à travers le Canada.