Pierre-Luc Lafrance
La Cour fédérale a rendu une décision au début septembre qui confirme que Radio-Canada a l’obligation d’appuyer le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Cela fait en sorte que le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, pourra enquêter sur les plaintes logées à l’endroit du diffuseur public, particulièrement si elles ont un impact négatif sur les francophones hors Québec.
Du côté de Radio-Canada, on prétendait que seul le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) avait un droit de regard sur sa programmation.
« Il s’agit d’une victoire pour les francophones. Rien ne justifie que l’on brime les droits des minorités linguistiques, pas même des compressions budgétaires. La Cour a rappelé que Radio-Canada a des engagements envers la Loi sur les langues officielles et se doit de les respecter », a déclaré le porte-parole en matière de langues officielles du NPD, Yvon Godin (Acadie-Bathurst).
Le recours judiciaire du commissaire à l’endroit de la Société Radio-Canada faisait suite à d’importantes coupes effectuées à une station francophone de Windsor, en Ontario, en 2009. Ces coupes ont eu des impacts dévastateurs sur le contenu local de cette station, la seule station francophone dans le sud-ouest de l’Ontario.
« Bien sûr, il ne faut pas oublier que Radio-Canada doit composer avec des compressions budgétaires majeures imposées par les gouvernements conservateurs et libéraux. Il est clair que ces coupes ont un impact direct sur la capacité du diffuseur public à assurer une programmation qui répond aux besoins des communautés de langue officielle en situation minoritaire. C’est pourquoi le NPD a dénoncé haut et fort ces compressions. Maintenant, nous demandons au gouvernement d’investir davantage dans la société d’État pour respecter ses obligations envers la Loi des langues officielles », a ajouté M. Godin.