Pierre Chauvin
Ils ont débattu pendant quatre jours sur divers projets de loi, de façon sérieuse et calme, avec parfois un peu d’humour. Il ne s’agit évidemment pas de nos députés fédéraux, mais bien du parlement jeunesse pancanadien (PJP) qui se tenait à Ottawa du 9 au 12 janvier derniers.
Une centaine de jeunes francophones et francophiles ont pu vivre pendant ces quatre jours la vie de députés et même de membres du cabinet pour certains.
Quatre jeunes Yukonnais ont participé à la septième édition du PJP : Daniel Latour, Manuel Kennedy-Kuiper, Stephanie Bloor, et Marguerite Tolgyesi.
Ce fut bonne expérience pour Marguerite Togyesi qui avoue n’avoir jamais regardé les débats à la Chambre des communes avant cela. « Au PJP, c’est de la politique, mais on essaye de ne pas faire ça trop sérieux, sinon il n’y a personne qui viendrait! », confie-t-elle en entrevue à l’Aurore boréale.
Pendant ces quatre jours, les délégués débattent, mais en apprennent aussi beaucoup sur le fonctionnement de la chambre basse. Et quand on prend en compte toutes les procédures à suivre, être député n’est pas toujours facile.
« Il faut suivre les règles, s’habiller chic, être poli, vouvoyer (les autres délégués), utiliser un vocabulaire plus élégant… », explique Marguerite Tolgyesi.
Quand on leur demande s’ils recommanderaient à d’autres jeunes de participer au PJP, Daniel et Marguerite sont unanimes. « Oui, définitivement, je recommanderais ça à tous les jeunes, même ceux qui n’ont pas nécessairement un intérêt par rapport à la politique, juste d’essayer en tant qu’expérience, rencontrer de nouveaux jeunes, pouvoir s’exprimer librement sur des projets de loi », dit Daniel Latour. Ce PJP était sa troisième expérience au sein d’un parlement jeunesse. « C’est une très belle expérience, une très bonne chance de rencontrer des jeunes de partout au Canada qui partagent les mêmes opinions et le même point de vue. »
Les projets de loi sont créés à l’avance par les membres du cabinet du parlement jeunesse élus au parlement jeunesse précédent. Les jeunes qui participent en tant que députés débattent de ces projets de loi. « À ce parlement-ci, les débats étaient très développés, les discours très bien prononcés, il n’y avait pas beaucoup de “criage” », explique Daniel Latour.
Au PJP, il n’y avait pas que des apprentis députés, mais aussi deux jeunes dans le rôle de pages et cinq dans le rôle de journaliste parlementaire. « Chaque matin, on recevait un journal qu’ils faisaient », explique Marguerite Tolgyesi. Dans ce journal, les projets de loi y étaient commentés… mais aussi « Ils nous donnaient des défis, il fallait inclure des mots comme “ouistiti” dans les discours », ajoute-t-elle.
La Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) s’est félicitée du succès de ce septième PJP, un signe selon eux qui démontre que la jeunesse n’est pas aussi désabusée et cynique au sujet de la politique que l’on pense parfois.
« Plus que les connaissances parlementaires, plus que les apprentissages personnels, le plus grand impact du PJP c’est de savoir qu’en tant que jeune passionné on n’est pas seul et que d’autres, partout au pays, partagent notre passion et notre langue. », a déclaré Alexis Couture, président de la FJCF et premier ministre du PJP 2014.