L’Assemblée générale annuelle de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) se tenait hier soir à la bibliothèque de l’école Émilie-Tremblay de Whitehorse.
Une quinzaine de personnes assistaient à la rencontre qui a débuté par un message d’adieu du président de la CSFY. Impliqué depuis 17 ans au sein de la CSFY, Luc Laferté a annoncé qu’il préférait désormais laisser le champ libre aux parents d’élèves et qu’il ne se représenterait pas lors des prochaines élections prévues début octobre.
« J’ai fais mon temps et je laisse la situation entre de bonnes mains, puisque des anciens commissaires se représentent, et que des nouvelles personnes semblent également intéressées à poser leur candidature », a déclaré devant l’assemblée Luc Laferté. « Il n’y a pas de nuages noirs et je trouve la situation très stimulante pour des nouveaux qui voudraient se présenter à la CSFY. »

Le président de la CSFY, Luc Laferté (à g.) et Jean-Sébastien Blais, qui présidait l’assemblée générale de la commission scolaire. Photo Thibaut Rondel
Le président de la CSFY a par la suite présenté le rapport de la présidence pour l’année écoulée. En l’absence de Lorraine Taillefer, directrice de la commission scolaire, M. Laferté s’est ensuite également chargé de présenter le rapport de la direction générale. La réunion d’affaire s’est terminée sur l’examen des états financiers pour l’année passée.
Procès de la CSFY : verdict en novembre
Le départ de Mme Taillefer pour le ministère de l’Éducation ainsi que le renouvellement de l’intégralité des mandats des commissaires de la CSFY interviennent à un moment stratégique dans l’histoire de la commission scolaire, puisque le jugement d’appel tant attendu dans l’affaire opposant la CSFY au gouvernement du Yukon devrait en effet être connu avant cet hiver.
« La CSFY attend toujours le jugement de la cour d’appel. Ce jugement devrait nous parvenir à l’automne 2013 » a indiqué Luc Laferté, qui a réaffirmé que la CSFY n’excluait toujours pas une entente à l’amiable avec le ministère de l’Éducation.
Selon Ludovic Gouaillier, un parent d’élève présent et candidat déclaré aux prochaines élections de la CSFY, la cour d’appel siègera au Yukon au mois de novembre prochain et pourrait éventuellement dévoiler le jugement à ce moment. « Quand ils traitent d’un dossier important, ils aiment venir et donner le jugement [sur place]. C’est une possibilité », a expliqué M. Gouaillier, par ailleurs procureur au service des poursuites pénales du Canada.
Le poste de Mme Taillefer ne devrait pas être comblé avant au moins un mois, voire plus. Selon la CSFY, cette conjoncture ne relève que d’un mauvais concours de circonstances.
« J’ai accordé un transfert temporaire d’un an à Mme Taillefer après 7 années de travail acharné pour la communauté », a indiqué M. Laferté. « Notre directrice était rendue au seuil de l’épuisement et est partie travailler dans un endroit disons moins houleux. Le dossier est mené conjointement avec le ministère de l’Éducation pour trouver quelqu’un pour remplacer Lorraine. »
Un rapport externe « extrêmement positif »
Le président de la commission scolaire a par ailleurs annoncé que la CSFY allait prochainement travailler à appliquer les recommandations contenues dans le rapport de l’évaluation externe de l’école qu’il vient de recevoir du ministère de l’Éducation. La possibilité de modifier les politiques de gouvernance de la CSFY sera notamment étudiée.
Selon le rapport de la direction générale, le document soumis est « extrêmement positif ». L’équipe externe – dont la sélection a été coordonnée conjointement par la direction générale de la CSFY et le ministère de l’Éducation – a été « surprise et impressionnée » par la qualité de l’éducation offerte ainsi que la qualité du français des élèves.
La CSFY a précisé qu’elle n’avait pas participé à l’évaluation et à l’écriture du rapport.
Développement d’une formule de financement
Au chapitre de la gestion scolaire, la CSFY a annoncé avoir obtenu pour la première fois de son histoire le transfert des budgets de l’école d’Éducation Yukon. La commission scolaire continue toutefois de négocier avec le ministère, car le budget reçu « ne rencontre toujours pas la totalité des besoins de la communauté francophone », selon le rapport de la direction générale.
La CSFY développe donc présentement une formule de financement avec Éducation Yukon. Un consultant – M. Marc Godbout, une sommité dans le domaine du financement scolaire, selon M. Laferté – a été embauché à cet effet par la CSFY.
La formule doit offrir à la commission scolaire « un budget de base ainsi que la reconnaissance du fait français et des obligations reliées à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. »
Éducation Yukon assumera la moitié des coûts générés par cette embauche.
M. Laferté a rappelé à l’assistance que la date limite de candidature pour les élections des commissaires de la CSFY était fixée au jeudi 26 septembre.