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le Mercredi 14 août 2013 14:43 Société

L’émigration percheronne au cœur du 63e Congrès France-Canada

Véronique Herry-Saint-Onge

Malgré la distance qui les sépare, le Yukon et le Perche en France ont plus d’une chose en commun. Ils ont tous les deux été l’hôte du Congrès France-Canada et ils ont tous les deux une connexion toute particulière avec Émilie et Jack Tremblay.

Le congrès France-Canada est une célébration des relations entre les deux nations et a pour but de resserrer les liens qui les unissent. Le Yukon a accueilli le congrès du 21 au 23 juin 2012, et le comité organisateur de ce congrès a remporté le prix Bravo 2012 du Yukon Convention Bureau. Ce prix reconnaît l’excellence dans l’accueil d’un événement au territoire.

Cette année, c’est dans le village de Bellême dans le Perche en France que le 63e congrès s’est déroulé du 7 au 9 juin. Le Perche se situe en Basse-Normandie et est une des plus petites provinces de France. Cette région verdoyante reconnue pour sa forêt domaniale, ces chênes majestueux est une région d’où est partie une des premières vagues d’émigration française vers le Nouveau Monde. Ceci a donné naissance au thème du congrès : « La population du Canada, de l’émigration percheronne à la société multiculturelle ».

Du Perche à la Nouvelle-France

Plusieurs intervenants ont fait des présentations sur ce sujet, dont Michel Ganivet, président de Perche-Canada. Sa présentation intitulée Nouveaux regards sur l’émigration percheronne en Nouvelle-France a raconté l’histoire des Percherons qui sont partis pour le Nouveau Monde dès 1634. Ils étaient près de 300 à partir sous l’initiative de Robert Giffard.

Dans sa présentation, Ganivet explique : « Dans l’histoire générale du Canada, ces pionniers fondateurs n’ont pas été les plus nombreux, mais ils ont été les premiers. À ce titre, ils ont préparé l’arrivée de milliers de migrants originaires des autres provinces françaises. Des alliances familiales se sont nouées. Nombreux sont aujourd’hui les Québécois, Canadiens ou Nord-Américains qui portent des noms de famille issus du Perche ou qui les retrouvent dans leurs arbres généalogiques. »

L’émigration percheronne a duré jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Le Perche a souligné cette vague d’émigration avec le musée de l’Émigration française au Canada qui a été construit à Tourouvre, d’où est parti le plus grand nombre d’émigrants percherons. Les congressistes ont pu faire le tour du musée et suivre les pas de ces colons. Sur les murs du musée, on voit les noms de famille de ceux qui sont partis, tels que Bouchard, Pelletier, Drouin, Cloutier et deux noms qui ont un rapport tout particulier avec le Yukon : Fortin et Tremblay.

Un lien ancestral qui unit le Perche et le Yukon

D’après Ganivet, on trouve parmi ceux qui ont quitté le Perche, Julien Fortin qui est parti de Saint-Cosme-en-Varais en 1650 et qui est l’ancêtre d’Émilie Fortin. Elle est devenue Émilie Tremblay après son mariage avec Jack Tremblay. Quant à Jack, il est le descendant de Pierre Tremblay, parti en 1647 de Randonnai. Donc, ces deux mariés qui se sont rencontrés dans l’état de New York et qui ont suivi l’appel du Nord jusqu’au Yukon sont descendants du Perche!

La connexion entre Émilie et Jack Tremblay et le Perche a bien étonné les participants au congrès, surtout ceux qui avaient eu la chance d’assister à celui au Yukon. Les liens entre les deux régions se sont donc bien resserrés grâce au congrès et à l’histoire.

Le lieu du prochain congrès sera décidé cet automne à l’assemblée générale de la Fédération Canada-France.